Texte
Précision des Tests de Dépistage des Infections Urinaires
Pediatrics • Novembre 2024
https://doi.org/10.1542/peds.2024-066600
https://doi.org/10.1542/peds.2024-066600
Contexte & Objectifs
La bandelette réactive et l'analyse microscopique d'urine sont les tests de dépistage les plus répandus, aujourd'hui largement réalisés à l'aide d'analyseurs automatisés.
Objectif de l'étude : Déterminer si l'automatisation a amélioré la précision de ces tests pour limiter les faux négatifs (ne pas ignorer un diagnostic) et les faux positifs (ne pas prescrire inutilement des antibiotiques).
Méthodes
Design : Étude comparative transversale multicentrique aux urgences pédiatriques (3 centres) chez les nourrissons de 1 à 35 mois.
Population : Nourrissons suspects d'infection urinaire ayant eu un prélèvement d'urines par sondage, une analyse d'urine avec une culture.
Test de référence : Culture urinaire positive d'un seul pathogène (seuil à 5.10⁴ CFU/ml)
Techniques comparées :
- Leucocytes estérase sur la BU (lecture optique colorimétrique)
- Numération manuelle des GB sans hémocytomètre
- Numération manuelle des GB à l'aide d'un hémocytomètre
- Numération automatisée des GB par cytométrie de flux
- Numération automatisée des GB par imagerie numérique avec reconnaissance des particules
Résultats
4 188 patients éligibles (81% avaient eu de la fièvre dans les 24h)
407/4 188 avaient une culture urinaire positive (9,7%)
Modalité | Sensibilité (%) | Spécificité (%) |
---|---|---|
1) Leucocytes estérase (BU) | 81 (78 – 85) | 95 (94 – 95) |
2) Numération manuelle sans hémocytomètre | 78 (66 – 89) | 88 (85 – 90) |
3) Numération manuelle avec hémocytomètre | 82 (75 – 90) | 92 (90 – 94) |
4) Numération automatisée (cytométrie) | 88 (82 – 93) | 89 (87 – 91) |
5) Numération automatisée (imagerie) | 76 (69 – 84) | 85 (83 – 87) |
Conclusions & Questions Clés
Conclusion principale : La pyurie est absente chez 20% des enfants dont la culture est positive sur un prélèvement urinaire obtenu par sondage.
Questions soulevées par l'étude :
Faut-il exiger la présence d'une pyurie pour le diagnostic d'infection urinaire ?
Faut-il systématiquement ne pas réaliser de culture urinaire si le test de dépistage est négatif pour la pyurie ?
Faut-il tenir compte de la probabilité pré-test en fonction de l'histoire clinique du patient ?
Analyse Critique
Forces
- Cadre clinique reflétant la pratique actuelle
- Étude multicentrique
- Étude comparative
- Critères clairs pour interpréter la norme de référence
Faiblesses
- Hypothèse initiale de l'étude peu claire
- Pas de calcul de la taille de l'échantillon
- Pas de critère clair pour demander un échantillon d'urines
- Pas de détails des patients sans pyurie mais avec culture positive